La taille des arbres
Dernière mise à jour : 13 juil. 2019
Si la taille est censée "faire du bien", comment les arbres se sont-ils gérés bien avant que l'homme n'émerge ? ... Réponse : en poussant librement.

On a longtemps cru que la taille était bénéfique aux arbres. C'est en tout cas ce que grand nombre d'entre nous continue à penser. Et pourtant, la taille n’est pas bénéfique
aux arbres: un arbre taillé est un arbre blessé. Ces coupes sont l'équivalent de plaies béantes ou de fractures ouvertes, créant les conditions qui vont forcer la victime à utiliser
ses réserves pour préserver son bois de la pourriture et des attaques pathogènes, tenter de refermer ses blessures et créer de nouveaux bourgeons qui, rappelons-le, vont donner les feuilles nécessaires à la photosynthèse.
Une branche est un organe de réserve. Sans ces réserves, l'arbre tente de s'approvisionner sur les autres réserves, effort d'autant plus épuisant que la taille aura été sévère.
La taille est un acte visant à satisfaire des besoins humains :
- "équilibrage" esthétique
- proximité d'une branche avec un habitat
- peur de chute de branches trop lourdes pouvant occasionner des dégâts sévères
- purge de bois morts pouvant chuter sur la voie publique...
Les deux derniers arguments sont valables mais il faut savoir que le bois mort constitue également une réserve de lignine (apport de rigidité, imperméabilité à l'eau et grande résistance à la décomposition). Toutes les plantes vasculaires, ligneuses et herbacées, fabriquent de la lignine dans laquelle l'arbre peut aller puiser.
Gorger d'eau en hiver, le bois mort restitue cet élément sous forme de vapeur vers le houpier (feuillage de 'arbre) pendant les périodes les plus chaudes.

Dans ces conditions, il s'agit de respecter certaines précautions :
- faire une section de faible diamètre (7 cm maximum) pour que la plaie se referme rapidement
- privilégier un enfourchement
- respecter la ride de l'écorce et le col de la branche
- préférer une taille hivernale pour accentuer des départs (rejets / nouvelles branches) importants au printemps
- ne surtout pas tailler en fin d'été avant la chute des feuilles : la photosynthèse
a créé des sucres qui sont encore stockés dans la feuille. C’est à cette période que va se faire le « transfert » vers les organes de réserve. Une taille priverait l’arbre d’une saison
d’activité photosynthétique et donc de sucres.
- ni au printemps, période pendant laquelle l'arbre a besoin de toutes ses réserves pour créer une grosse quantité de nouveaux tissus.
Pour conclure, nous devons intégrer l'idée que l'arbre sait parfaitement se gérer tout seul.
Pour que celui-ci puisse réagir au mieux face au stress de la taille, quand celle-ci s'avère réellement nécessaire, l'arbre doit impérativement être en bonne santé et ne jamais subir d’interruption brutale de sa croissance. Un arbre qui n’a jamais été taillé doit être libre de se développer à sa guise et les interventions devront respecter son port, sa structure et son
volume foliaire (de feuilles) . Un arbre taillé régulièrement doit quant à lui continuer à l’être.