ECOLOGIE URBAINE
Dernière mise à jour : 15 oct. 2019
L'écologie urbaine considère l'humain comme part créatrice de l'environnement urbain, contrairement à l'écologie traditionnelle qui voit l'humain dans la ville comme agent perturbateur. Voilà la différence entre l'écologie dans la ville et l'écologie de la ville.

Les textes ci-dessous sont extraits du mémoire d'Anne-Marie BERNIER, présenté comme exigence partielle de la maîtrise en sciences de l'environnement.
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Qu'est-ce qu'une ville ?
" La ville se situe au confluent de la nature et de l'artifice. Congrégation d'animaux qui enferment leur histoire biologique dans ses limites et qui la modèlent en même temps de toutes leurs intentions d'êtres pensants, par sa genèse et par sa forme la ville relève simultanément de la procréation biologique, de l'évolution organique et de la création esthétique. Elle est à la fois objet de nature et sujet de culture; individu et groupe; vécue et rêvée: la chose humaine par excellence." (Levi-Strauss, 1966, p. 103)
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Les villes, clefs des perturbations environnementales
"Les villes sont certainement un élément clé de la présente crise concernant la qualité de la vie humaine sur terre. L'urbanisation inégalée du siècle passé représente la plus grande migration de l'histoire humaine (Porter et al., 200 1). Les agglomérations urbaines sont par ailleurs fréquemment situées dans des écosystèmes fragiles. Étant maintenant la forme d'établissement humain dominante, les villes sont considérées comme une source significative d'impacts environnementaux négatifs, autant directement par la perturbation écologique qu'elles causent, qu'indirectement par la demande et la consommation des ressources non renouvelables. En effet, le développement urbain fragmente, isole et dégrade les habitats naturels; simplifie et homogénéise la composition en espèces; diminue les espaces verts en imperméabilisant les surfaces; discontinue le système hydrologique; modifie le flux d'énergie et de matière. Toutes ces conséquences de l'urbanisation ont des effets sur la santé et le bien-être des humains." (Alberti et Marzluff, 2004; TzouJas et al., 2007).
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Le design durable
" Le design durable est une philosophie qui vise à maximiser la qualité de l'environnement bâti tout en minimisant ou, mieux, en éliminant tout impact négatif sur l'environnement naturel (McLennan, 2004).
Par « environnement naturel » on entend ici les « processus écologiques ». En effet, le terme «environnement naturel» tend à exclure l'artificiel, l'humain, alors que ce dernier n'est pas exclu des processus écologiques, particulièrement en milieu urbain. Le design durable augmente la conscience et change les attitudes de base - ces attitudes tellement ancrées, qu'on ne réalise plus qu'elles influencent notre design et notre planification.
Pour entraîner ces changements, il faut tout d'abord voir et reconnaître que notre présente façon de faire les choses détériore l'environnement et que nos interventions ont des impacts sur ce dernier. Il faut aussi intégrer le fait que chaque site et chaque partie d'un site est une partie d'un plus grand système (Schauman, 1997). Il s'agit d'ailleurs de la clé du design durable: l'approche par système, holistique, synergétique, interactive. Le design durable considère les rejets comme des ressources. "
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L'ECOLOGIE URBAINE
" L'écologie est la discipline qui s'intéresse à la structure, au fonctionnement et à la composition des écosystèmes. Un écosystème est un système interactif dont le tout représente plus que la somme de ses parties, car il est lui-même le résultat de l'interaction entre les parties. Le tout peut à son tour être considéré comme partie d'un plus grand tout, comme la biosphère, par exemple (Steiner, 2004).
Ces parties interactives sont les éléments des communautés biotiques et leur environnement abiotique. Dans un écosystème naturel, l'environnement et les êtres vivants sont considérés comme des unités interagissant entre elles, la matière et l'énergie créant un flux continu entre ces unités. Dans un écosystème urbain, l'humain crée plusieurs de ces échanges et de ces interactions (Steiner, 2004).
(..)L'écologie peut être appliquée de deux façons à la ville.
Premièrement, elle peut encourager le redéveloppement de la ville avec un respect particulier pour les processus naturels.
Deuxièmement, elle devient une métaphore dans laquelle la ville est un écosystème qui change et, idéalement, s'adapte aux nouvelles circonstances pour demeurer viable.
Considérer les villes comme ayant un impact environnemental, plutôt que simplement comme des lieux tranchant avec la nature, a donné naissance à la science des écosystèmes urbains.
La métaphore de la ville résiliente est le premier pont permettant une mutualisation des disciplines de l'écologie, des sciences sociales et du design urbain. La ville résiliente implique la présence d'espaces publics pour les résidents et les visiteurs; de multiples possibilités d'expériences partagées; d'un environnement construit en connexion avec la nature; de créativité, car la ville résiliente est non finie, un projet collaboratif s'adaptant constamment au changement. La ville résiliente est effectivement flexible, changeante à long terme. (Pickett et al. (2004)
(...) Même s'il existe une littérature abondante sur l'écologie urbaine et le design, il subsiste toujours un manque dans notre compréhension des processus dans lesquels interfèrent des variables sociales (conditions économiques, politiques et culturelles, par exemple) et des variables écologiques (on considère ici autant l'environnement bâti que l'environnement naturel). La plupart des recherches en écologie sont conduites sur de grands territoires dits « naturels ». Le défi de l'écologie urbaine est de transposer les principes et les données écologiques à une échelle pratique pour les humains (Ndubisi, 1997).
Les bénéfices collectifs de la végétalisation du bâtiment sont toutefois plutôt considérés à l'échelle du quartier. Le lien entre l'écologie et la planification ainsi que le design tient du fait que les perceptions, les connaissances et les actions posées par les humains font partie de l'écosystème urbain et y sont déterminantes. Les interventions de planification et de gestion ont des conséquences écologiques qui peuvent être mesurées et communiquées (Pickett et al., 2004). Ndubisi (1997) suggère que si les aménagistes, les designers et les écologistes comprenaient le paysage d'une perspective partagée, l'information écologique pourrait être mieux interprétée en vue de produire des paysages écologiquement favorables, qui renforcent l'identité, la signification et le sens du lieu.
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